« Dans tes formations sur l’efficacité personnelle, tu leur fais trier des cailloux dans des bols ? ».
J’anime régulièrement des formations sur l’efficacité personnelle, et je reçois presque aussi régulièrement des feedbacks de ce type. Si vous-même avez suivi une formation sur l’efficacité ou sur la productivité, vous avez peut-être vous-même pratiqué cette petite activité ludique.
A titre personnel, je ne suis pas adepte de la méthode, même si je pense que le concept derrière cette activité est essentiel. Car au final, l’efficacité c’est quoi ? La capacité à obtenir des résultats ? Cela serait certainement réducteur, si on appliquait cette logique à la sphère privée. Est-ce la capacité à croire dans sa capacité à réaliser une tâche ? Pas faux, mais trop limité à « l’exécution », or derrière le concept d’efficacité personnelle se cache aussi la capacité à se réaliser au mieux en tant qu’individu, en se projetant sur le long terme en fonction de ses propres aspirations. Le sujet du bien-être (personnel, en entreprise), ainsi que celui de l’équilibre de vie, sont de plus en plus centraux – et souvent mis au centre des politiques de marque employeur. Car au final, pour être efficace aujourd’hui, quelle posture faut-il adopter ? Plusieurs éléments sont importants :
- Savoir quelles activités et missions nous souhaitons privilégier au quotidien, en fonction de nos responsabilités personnelles et professionnelles
- Faire en sorte que ces missions soient priorisées et passent avant les fameux petits cailloux
- Mettre en place une dynamique quotidienne qui nous permet également de nous ressourcer, de prendre du temps pour nous, et de « dompter » nos outils numériques afin de déconnecter
Je vous propose d’analyser ces 3 blocs constitutifs de l’efficacité personnelle afin d’apprendre à maximiser votre performance et votre bien-être au quotidien.
Mission numéro 1 : Apprendre à se projeter dans l’individu et dans la vie qu’on souhaite être et avoir.
Pour cela, il est important de réfléchir aux différentes responsabilités et rôles clefs que vous assumez aujourd’hui, ou que vous souhaiteriez assumer dans un futur proche. Cela vous donne vos grandes directions, les choses qui sont essentielles pour vous. Les rôles se concentrent souvent autour de responsabilités familiales (parent, enfant, frère/sœur…), professionnelles (projets, mission professionnelle principale), associatives, relationnelles, ou encore de responsabilités liées au développement personnel (activités sportives, artistiques…).
Pour que cette approche soit efficace, il est essentiel de ne retenir que 5 ou 6 rôles phares, car il est peu probable que vous ayez le temps d’en assumer plus. Une fois que vous avez identifié ces rôles, réfléchissez à la manière dont vous souhaitez les investir, et à comment vous pourriez vous améliorer par rapport à ces différents rôles. Quelles activités voudriez-vous développer ou mettre en place, en lien avec ces différents rôles ?
Concentrez-vous ici sur les activités que vous considérez comme les plus importantes, celles qui auront le plus grand impact sur vos rôles. Ne vous dispersez pas trop, il vaut mieux démarrer avec un nombre réduit d’activités et en ajouter ensuite, si vous avez atteint votre « objectif » d’efficacité personnelle souhaitée.
Voici la méthodologie que je vous conseille d’appliquer :
- Faites l’exercice de définir vos rôles principaux une fois par an, ou une fois tous les six mois, pour capturer les évolutions dans votre vie (rencontre, naissance, changement de travail, projet personnel…). Tenez-vous en à 5 ou 6 rôles maximum.
- Identifiez entre 1 et 4 missions associées à chaque rôle, que vous déclinerez en activités hebdomadaires et mensuelles.
Vous avez identifié un certain nombre de rôles et d’activités qui vous semblent clefs pour mener vos rôles à bien ? L’étape suivante est donc de faire en sorte de les prioriser.
Il est donc temps de présenter le bloc numéro 2.
Mission numéro 2: Faire en sorte que vos missions clefs soient priorisées et passent avant les fameux petits cailloux.
Vous l’aurez probablement compris, mais les petits cailloux sont ici une métaphore pour tous les aléas, tracas du quotidien, et pour toutes les contraintes professionnelles et personnelles que l’on pourrait s’éviter. Mais comment se débarrasser du superflu pour concentrer son temps sur les activités importantes pour notre développement professionnel et personnel ?
La clef, c’est la planification. Cela coule souvent de source pour les personnes très organisées, et un peu moins pour les personnes un peu plus « last minute ». Il est donc important que vous trouviez votre propre équilibre, entre planification et contrôle. Voici ce que je vous conseille par exemple :
- Mixez le professionnel et le personnel dans un même agenda, ou bien ayez 2 agendas en parallèle (un pour le pro, un pour le perso)
- Bloquez vous du temps dans votre agenda pour les activités les plus importantes pour votre bien-être, qu’il soit personnel ou professionnel : en gros, bloquez-vous des plages horaires pour avancer sur un gros projet, aller à un cours de sport, passer du temps avec vos enfants ou avec des amis… Vous allez me dire : « mais on pense à faire tout ça ! ». Je vous répondrai qu’il est fortement probable que certaines des activités associées à vos responsabilités phares passent à l’as ou soient moins qualitatives à cause justement d’un défaut de planification.
- Une des conséquences de la non planification est ce que j’appelle l’effet « là – pas là » : votre corps est là, mais votre esprit est ailleurs (en train de penser à un email professionnel que vous devriez envoyer, ou à cause de votre culpabilisation d’être au travail alors que vous aviez promis que vous passeriez du temps avec vos proches, par exemple). Et bien il est important de mettre un terme à « l’effet là pas là ». Profitez des moments en famille et avec vos proches, ne culpabilisez pas du travail à faire – et vice versa. Plus vous augmenterez votre présence consciente, plus vous baisserez votre niveau de stress, et plus votre quotidien sera apaisé.
- Attention néanmoins à ne pas planifier toutes vos journées de 7h du matin à 23h le soir. Et oui, je suis au regret de vous dire que même en étant organisé.e.s, il sera difficile d’empêcher les imprévus ou les urgences de vous tomber sur le nez. Laissez vous des plages horaires disponibles pour justement pouvoir y placer ces fameux petits cailloux, et ne pas avoir à déplacer vos activités essentielles.
- Vous n’arrivez pas à respecter le temps alloué à vos différentes activités ? C’est peut-être que vous avez été trop ambitieux.se sur votre planning. Ne prévoyez pas 5 ou 6 activités pour vos 5 ou 6 rôles, vous risqueriez de vous retrouver en burn-out, ou dans une situation de détresse psychologique – le contraire du but de l’exercice !
Quelle belle transition pour arriver au dernier bloc, le bloc numéro 3.
Mission numéro 3: Se ressourcer et apprendre à déconnecter.
Ce dernier bloc consiste à mettre en place une dynamique quotidienne qui vous permet de vous ressourcer, de prendre du temps pour vous, et de « dompter » vos outils numériques afin de déconnecter. Et ce bloc est d’autant plus important dans une ère du travail hybride !
Se ressourcer, prendre du temps pour vous, cela veut dire quoi exactement ? La définition vous appartient, en réalité ! Chacun se ressource d’une manière différente : en faisant du sport, des activités artistiques, en débranchant son cerveau devant Netflix ou encore en prenant des verres avec des amis… En revanche, il est important de respecter une règle importante : celle de déconnecter régulièrement des outils numériques. Le droit à la déconnexion fait à présent partie de la loi, et il devient un enjeu central pour les entreprises. Ne commencez pas vos journées sur les réseaux sociaux, et ne les finissez-y pas non plus. Les écrans, ce n’est pas avant de partir de chez soi le matin, et ce n’est pas après le rituel du coucher non plus (évidemment, l’idéal est même de bannir les écrans bien en amont du coucher).
Vous avez du mal à vous passer de votre ordinateur, téléphone portable ou autre tablette ? Voici quelques règles pour vous y aider :
- Installez une application en ligne qui vous notifie de votre temps de connexion, et qui bloque certaines applications à certains horaires
- Laissez votre ordinateur professionnel au bureau, et ne l’emmenez pas en vacances (il en va de même pour votre téléphone professionnel)
- Désactivez vos applications et vos emails professionnels le soir et le weekend
- Ne prenez pas votre téléphone en réunion, et mettez votre téléphone sur le mode silencieux en journée, pour éviter d’être régulièrement distrait.e (ce qui entrainerait une baisse de productivité). Veillez à bien respecter cette règle en télétravail, afin d’avoir le niveau de concentration nécessaire
- Quand vous travaillez à la maison, mettez en place des rituels : sortez vous aérer le matin, et prévoyez un sas de décompression le soir, pour accompagner votre passage du temps « professionnel » au temps « personnel »
- Quand vous avancez sur un projet qui requiert toute votre attention, déconnectez-vous des outils de chat en ligne comme Teams ou Skype, et désactivez la notification des emails, pour ne pas vous disperser.
Beaucoup de petites activités extrêmement simples peuvent être mises en place pour vous aider à améliorer votre efficacité personnelle et votre bien-être – au travail et dans la vie personnelle. Dans un monde qui évolue vite, et dans un quotidien souvent bien rempli, prenez le temps de prendre du recul sur ce qui compte vraiment pour vous, et gardez en mémoire qu’il vous faudra régulièrement choisir activement de dédier du temps à vos responsabilités clefs, si vous ne voulez pas vous laisser duper par la vague de tâches qui vous attendent chaque jour.
En somme, développer son efficacité personnelle, c’est faire l’action de prioriser ce qui compte vraiment, et d’y allouer un temps qualitatif, en pleine conscience et avec toute sa concentration. Vous voulez développer vos équipes afin de favoriser l’efficacité du groupe ? Vous pouvez consulter toutes nos formations en lien avec l’efficacité et la performance sur notre page dédiée aux formations.
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