De plus en plus de Millenials en quête de sens optent pour une reconversion professionnelle, parfois en changeant totalement de vie (coucou l’éleveur de chèvres dans le Larzac). Ce besoin de reconversion est souvent impulsé par une quête de sens, et par le besoin d’avoir une utilité sociale ou un impact (sur les gens, sur l’environnement). Et même si on peut trouver l’exemple de quelqu’un qui a réalisé son rêve en ouvrant une maison d’hôte qui cartonne, ou qui s’est lancé dans la chanson, dans le stand-up et qui commence à être connu, on peut aussi trouver des exemples de personnes qui « passent à côté » de leur reconversion, faute d’avoir bien identifié leurs besoins (pour le dire de manière plus imagée : pas besoin de prendre un doliprane quand on a mal au dos mais qu’on dort sur une planche de bois…).
Alors oui, la reconversion, c’est passer du temps à découvrir de nouveaux domaines, assouvir sa curiosité en élargissant ses horizons, travailler dans un domaine qui nous épanouit davantage, mais est-ce que c’est facile ?
La réponse est non (et vous parlez à une personne qui a mis plus de six mois à se trouver, et presque un an ensuite à monter son entreprise). Outre le fait qu’il faille des corones pour arriver à se lancer dans l’inconnu, on n’est pas à l’abri d’une erreur de choix, ou que le projet que l’on a capote car il n’est pas suffisamment rentable, ou juste pas viable. Il faut aussi avoir un socle familial et amical solide, et être prêt.e à s’éloigner potentiellement de certaines personnes, au moins momentanément (appelés aussi les oiseaux de malheur). Enfin, il faut potentiellement faire preuve de pas mal d’organisation, notamment si vous reprenez une formation ou que vous montez votre business (vous n’imaginez pas la paperasse que cela représente !).
Pour éviter les déconvenues, voici les questions que je vous incite à vous poser :
- Qu’est-ce que j’apprécie dans mon travail et que je souhaite garder ?
- Qu’est-ce qui me manque dans mon travail actuel ?
- Sur quoi suis-je prêt.e à céder dans le cadre de ma reconversion (en termes financier, de responsabilités, de sécurité, de lieu de vie, de rythme de vie…) ? Dit autrement, qu’est-ce que j’apprécie dans mon travail et que je suis prêt.e à perdre ?
- Quels sont les critères de décision sur lesquels j’ai encore des doutes ? Pourquoi ?
- Qu’est-ce que je n’apprécie pas dans mon travail et que j’accepterais de garder partiellement ?
- Qu’est-ce que je n’apprécie pas dans mon travail et que je ne veux absolument plus retrouver ?
- Quelles sont mes contraintes actuelles ?
Vous avez compris l’idée : le but est de questionner votre réflexion, afin de vous assurer de l’adéquation entre votre projet de reconversion et vos besoins (aspirationnels, financiers…). Je vous suggère aussi de prendre contact avec des personnes ayant effectué des reconversions similaires, via LinkedIn ou en mobilisant votre réseau direct. Rien de tel que le récit d’expériences vécues pour valider ou infirmer votre idée de projet (car la réalité est parfois éloignée de l’image que vous en avez, surtout si vous faites un grand écart professionnel dans le cadre de votre reconversion). Si vous en avez la possibilité, une reconversion progressive où vous dédiez 1 ou plusieurs jours à votre projet de reconversion peut aussi etre pas mal pour valider votre projet (et en prime les temps partiels sont assez facilement réversibles, au besoin).
Vous êtes prêt.e à vous lancer ? Prenez le temps de peaufiner votre plan d’action ! Faites un rétroplanning avec toutes les actions clefs que vous avez à prendre. Faites le tour de votre entourage pour repérer dans quels domaines vous pouvez mobiliser votre réseau (expertise technique, introduction à un employeur ou à un client potentiel…). Renseignez-vous sur les aides auxquelles vous avez possiblement droit, et n’hésitez pas à prendre un coach au besoin pour vous aider à avancer (Boost my Talents propose plusieurs accompagnements en ce sens, et notamment son bilan de sens!). Identifiez également les compétences que vous possédez déjà, celles que vous pouvez acquérir, et celles pour lesquelles vous aurez besoin d’une aide externe. Vérifiez les débouchés du secteur ou de la fonction qui vous intéresse et affiner potentiellement votre objectif professionnel en fonction de cela. Une fois que votre plan est clair, que vous êtes sûr.e de votre projet, et confiant.e dans vos capacités à vous réaliser, lancez-vous !
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